Concours « Bonnes nouvelles des Bauges » de Radio Alto – édition 2025.
Contrainte : la nouvelle doit se passer dans le Massif des Bauges ou dans ses piémonts et comporter le mot : « 87 ».
Drôle d’agitation ces jours-ci dans notre petit coin des Bauges ! À Lescheraines, un nom est sur toutes les lèvres : Michel Salazar. Ce sacré personnage, aussi surprenant qu’attachant, pourrait bien chambouler la vie de notre paisible village.
Il faut dire que son histoire vaut son pesant de tome ! Parti pour une banale sortie de chasse en forêt, Michel se retrouve coincé sous un arbre. Et là, coup de théâtre : il sort sa tronçonneuse, se coupe la jambe pour se libérer, cautérise la plaie avec un feu de camp improvisé et… tenez-vous bien, se visse sur place une jambe de bois ! Depuis, l’homme est devenu une légende locale, et pas seulement pour ses talents de bricoleur hors pair.
Plus une seule semaine sans que Michel fasse parler de lui. Avec son slogan “Les Bauges d’abord !” qu’il répète fièrement sur ses vidéos TikTok, il veut conquérir la mairie de Lescheraines. Au-delà du folklore, son programme électoral est un véritable coup de massue contre l’État-providence. “Marre des fauteuils roulants à 15 000 euros remboursés par la Sécu. Une tondeuse à gazon avec un siège en bois vissé dessus, ça fait le job ! », explique-t-il sur ses réseaux. Et il va même plus loin en ajoutant qu’il vaut mieux selon lui en prendre une à essence pour avoir l’autonomie d’aller “acheter ses clopes au PMU du village !”
Plus sérieusement, le cœur de sa croisade politique se trouve sous terre : l’or caché des Bauges que “les écolo-bobos de Paris refusent d’exploiter”. Il ne s’agit pas de truffe, mais du Francium, un élément radioactif ultra-rare, numéro 87 du tableau périodique des éléments. Pour Salazar, propriétaire d’une vaste forêt privée où des gisements sommeillent, c’est un sabotage pur et simple de la prospérité locale. « Ils veulent nous maintenir sous perfusion de subventions, pendant qu’on est assis sur une véritable mine d’or atomique ! »
Avec son franc-parler tranchant comme sa tronçonneuse, il promet monts et merveilles aux Baujus : « On va remettre les Bauges sur pied et je sais de quoi je parle !”
Son ascension fulgurante laisse bouche bée. Faut-il en rire ou s’inquiéter ? Une chose est sûre : Michel Salazar ne laisse personne indifférent.
C’est un pavé lancé en pleine vitrine de la République. Michel Salazar, entrepreneur autodidacte et homme fort des Bauges, ne propose rien de moins que la sécession pure et simple. « Les Bauges doivent redevenir maîtres de leur destin », clame-t-il sans détour dans une vidéo qui affole les réseaux sociaux.
Sa vision ? Une zone franche inspirée des modèles luxembourgeois et monégasque, où l’entreprise et le travail retrouveraient leurs lettres de noblesse. Salazar veut installer des « frontaliers » sur les balcons des Bauges pour pouvoir bénéficier d’une main-d’œuvre bon marché. “La France a tout intérêt à nous laisser exploiter le Francium pour récupérer un peu de sa valeur”, assure-t-il. Et si Paris refuse, Salazar envisage désormais la mesure ultime : imposer des droits de douane. Quand on lui fait remarquer que, juridiquement, c’est tout bonnement impossible sans indépendance officielle, Salazar rit à gorge déployée et rétorque : « Vous croyez que c’est un souci ? Il y a cinq cols à surveiller pour contrôler le plateau. On mettra des cabanes en bois et c’est plié ! »
L’offensive de Salazar se met en place. Il prévoit de lancer le « Francium Coin », une crypto monnaie adossée aux ressources inexploitées du sous-sol baujus. « Trop risqué, trop radioactif », clament les écologistes de salon. « Trop précieux pour rester sous terre », rétorque Salazar.
À ceux qui le taxent de provocateur, Salazar répond par l’action. Il organise des barbecues populaires où il grille des saucisses en forme de billets de 500 euros pour rappeler que la richesse se crée, mais qu’on peut aussi la voir partir en fumée sous les coups de boutoir de la fiscalité punitive.
Le percutant « Forez, forez, forez ! » de Salazar résonne comme un pied de nez au terne « forêt, forêt, forêt » de ses adversaires. Dans ce duel sans merci entre le pragmatisme productif et l’écologie dogmatique, Salazar incarne la révolte d’un territoire qui refuse de rester figé sous cloche au nom d’un idéal.
L’idée d’un protectionnisme local et assumé, dans un contexte où l’État central dilapide sans cesse la richesse nationale, séduit déjà bien au-delà des frontières savoyardes. À Paris, des partis pragmatiques commencent déjà à communiquer sur un nouveau slogan “le Francium aux Français !”
Ah ça, on ne l’avait pas vu venir, celle-là ! Alors que le turbulent Michel Salazar faisait trembler la mairie de Lescheraines à coups de slogans bien sentis et de projets plus fumeux qu’une centrale à charbon, voilà que le pot aux roses est éventé : le fameux tribun populiste n’est autre que Maxime Dupuis, 10 ans, élève de CM2.
Tout a démarré par un drame domestique digne d’un conte moderne : un gosse frustré par l’absence de piles pour sa voiture télécommandée – des parents radins trop contents de se trouver un prétexte écologique – et c’est là, entre deux crises de larmes et un chocolat chaud, que Maxime a eu la révélation. “On refuse de m’acheter mes piles pour ma voiture et on interdit d’ouvrir une mine de francium en Bauges, coïncidence, je ne crois pas” déclare Maxime. Si on l’empêche de jouer, c’est à cause du lobby vert, un complot mondial fomenté par les Chinois. Une logique enfantine mais imparable…
Ni une ni deux, le garnement, visiblement aussi à l’aise avec une console qu’avec un clavier, bidouille une intelligence artificielle nourrie aux discours de tribun d’extrême tout et de coachs YouTube sous stéroïdes. Résultat ? Michel Salazar est né, avatar numérique et grande gueule virtuelle qui crache sur l’État, les écolos et les règles de grammaire.
Le succès est immédiat. Slogans percutants, vidéos virales et punchlines dignes des plus grands orateurs : le gamin frappe juste et fort. Il compte bien faire plier les Chinois, ouvrir la mine de Francium et jouer avec sa voiture téléguidée.
Quand on lui demande s’il ne va pas un peu loin, Maxime, les joues encore pleines de chocolat, rétorque fièrement : « Les adultes sont des boulets, nous les enfants, on va faire mieux ! »
Bien que démasqué, Maxime continue d’étoffer son programme électoral. Un rêve de cour de récré : glaces gratuites et devoirs remplacés par du Pikachu éducatif. Mais jusqu’où s’arrêtera-t-il ?
L’annonce a sidéré jusqu’aux plus blasés : Maxime Dupuis, 10 ans, écolier en CM2, a été élu maire de Lescheraines, Savoie. En dépit de son âge et de l’illégalité manifeste de cette élection, l’enfant a été porté à la tête de la commune par une population désabusée.
Dans le village, loin d’indigner, l’affaire amuse et séduit. « Au moins, lui, il ne nous ment pas », lâche un commerçant. « On est fatigués des politiques qui nous baladent. Lui, il promet des glaces gratuites ça nous parle ! »
Le garçon a mené campagne épaulé par une intelligence artificielle qui lui a soufflé slogans et discours. Loin de troubler les électeurs, cette stratégie a même renforcé son aura.
Reflet d’une défiance généralisée envers les institutions, la liste de Maxime a obtenu la majorité dès le premier tour face à deux autres listes composées uniquement de candidats adultes. Derrière la farce, c’est le mal-être démocratique d’une vallée isolée qui s’exprime, fatiguée des promesses non tenues et de l’abandon perçu.
Reste à savoir comment l’État réagira face à ce pied de nez aux règles républicaines. Dans les Bauges, la commune, résolue, assure : « On a élu Maxime, c’est ça la vraie démocratie. »
Si vous pensiez avoir assisté à la fin de l’histoire la plus folle de l’année, préparez-vous à une nouvelle révélation qui va encore plus loin. Ariel Waserhole, écrivain fantasque et maître de la provocation, lève le voile sur un secret bien gardé : l’histoire que vous venez de lire sur l’agent survivaliste unijambiste créé par un enfant capricieux, n’est en fait qu’une création d’une intelligence artificielle.
Dans un entretien exclusif, Ariel, sourire en coin, se confie à Paris Match : « J’ai demandé à une IA de créer une histoire d’actualité pour le concours littéraire de Radio Alto dont le thème cette année est le numéro 87.” Ce coup de théâtre intervient une semaine seulement après que le jury du concours ait décerné son coup de cœur à cette nouvelle… Abasourdi, Radio Alto n’a pas encore voulu prendre position. En effet une question se pose : qui est le véritable auteur ? Ariel est-il un écrivain, un éditeur, un producteur ou simplement une muse pour ChatGPT ?
Qu’a vraiment demandé Ariel à sa machine ? Son prompt tenait-il en une phrase ou Ariel a-t-il demandé de reformuler ses idées dans différents styles ? Aujourd’hui le mystère reste entier, d’autant qu’il est même possible qu’Ariel se joue de nous juste pour faire parler de lui.
En tous cas, la ligne entre art et algorithme devient plus floue chaque jour et Ariel, avec un brin de provocation, semble bien être en train de nous faire goûter l’avenir.